Depuis hier matin la mer s'est mise en mouvement et nous balance sérieusement de droite et de gauche, d'avant en arrière, de manière totalement anarchique. Les vagues se brisent sur les coques dans un bruit assourdissant et le sommeil fut difficile à trouver.
A l'heure où j'écris (4:00) nous avons 22 nœuds de vent, nous filons à 7 nœuds en surfant de crête en creux, au milieu d'une étendue sombre animée d'écume blanche et dont certaines vagues arrivent à mouiller le pont. Les verres s'entrechoquent et le bois grince, c'est un scénario relativement impressionnant dans lequel nous nous trouvons. Pourtant autour de nous c'est calme, nous sommes en présence des seules étoiles du ciel, perdus dans cette immensité.
Si sur terre nous avons la sensation d'être toujours dépendant du temps, l'heure de se lever, l'heure d'aller bosser, l'heure de manger, la semaine qui défile, puis le mois, l'année...ici nous oublions toute notion de temps. Certes toutes les trois heures nous écrivons le journal, mais le temps n'a pour nous point d'importance. Cette semaine de navigation est passée très vite. Notre rythme est en relation avec nos besoins naturels tels que manger et dormir, rythme étalé sur 24h et non 15.
Ici nous semblons donc dépendre de la nature, interne à nous ou bien externe. Nous prenons conscience que nous ne sommes que peu de choses face aux forces puissantes de l'air et de l'eau.
Nous sommes au Cap Vert
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