lundi 18 janvier 2016

Ce que nous apportons à nos enfants.

Evidemment, compte tenu de leurs âges différents, ce voyage n'aura pas le même impact sur chacun d'eux.
Il est fort probable que Manoé ne se souvienne de rien, mais je pense que son subconscient restera marqué par ce qu'elle a vécu. Je suis par exemple persuadé qu'elle ne manquera pas d'équilibre moteur. Aura-t-elle l'esprit voyageur plus tard ? Impossible aujourd'hui de s'avancer. Je pense qu'elle aimera l'eau car elle y passe beaucoup de temps et y est très à l'aise.


Concernant les garçons, déjà voyageurs puisqu'ils ont fait le tour du monde il y a deux ans, cette traversée de l'océan aura été l'occasion de développer une conscience particulière de l'environnement qui les entoure.
L'homme est dépendant de la nature. En effet, nous avons été bercé ou secoué au rythme des vagues, sans avoir aucune emprise sur elles. De même, la météo a guidé notre trajectoire, notre vitesse, notre activité (augmenter ou réduire les voiles).


Le temps est subjectif. A terre, 90% de la vie se met en veille la nuit. Durant la traversée, qu'il soit le jour ou la nuit, il a fallu veiller sur le fonctionnement du bateau. Encore une fois, l'homme n'a d'emprise sur le temps et quelques soient les objets de mesure dont il dispose il ne peut le contrôler. Vivre selon un rythme interne permet d'être plus respectueux de soi même. Au bout de quelques mois de voyage, Robin qui est pourtant un gros dormeur en pleine adolescence, s'est levé sans problèmes pendant deux semaine à 5h du matin pour assurer son quart, a de moins en moins fait la sieste, et désormais il se réveille naturellement à 6h30. Le soir certes, nous sommes tous au lit de bonne heure, avec le soleil.


Les besoins de l'homme sont simples : se nourrir et dormir. Au milieu de l'océan, pas de société de consommation dans laquelle on finit par penser que l'on a toujours besoin de plus. Chaque jour nous constatons tout ce que nous avons emporté en trop, tout ce qui nous semblait important lorsque nous avons fait nos valises et qui finalement n'est jamais utilisé.


Les ressources telles que l'eau et l'énergie sont à consommer avec modération. Regarder le contenu d'un réservoir d'eau avant de prendre sa douche, se laver les mains à l'eau de mer au moyen d'une pompe à pied, permet de réaliser que l'eau est une substance qui, même si elle tombe du ciel, est à économiser car l'eau potable n'est pas inépuisable et son accès n'est pas égal partout dans le monde.
De la même manière, prendre conscience que l'on doit faire tourner la génératrice afin de produire du 220V pour allumer le four électrique ou recharger l'ordinateur, insiste sur la nécessité de consommer l'énergie de manière réfléchie.


La gestion des déchets à bord, avec ceux que l'on peut rejeter à la mer, ceux que l'on conserve pour jeter dans une poubelle à terre, cela permet de prendre conscience du surplus d'emballage que nous impose la société actuelle. En deux semaines de traversée, nous avons rempli un sac de 100l de déchets. Donnée intéressante à comparer avec les déchets produits par une famille sur terre.


Enfin, nos enfants sont confrontés à d'autres cultures. Ils rencontrent des enfants de leur âge, soit des habitants des pays que nous visitons, soit d'autres enfants qui voyagent de la même manière que nous. Avec certitude, cela ouvrira leur champ de vision pour l'avenir.





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